Parlons d'émotions et de l'importance de disposer de compétences, d'outils et de stratégies afin de les maîtriser. Pour ce faire, utilisons l'exemple de Miles, l'un de mes clients. (Évidemment, j'ai changé son nom, soyez rassuré!) Poursuivez votre lecture ou visionnez la vidéo ci-dessous pour en savoir plus...

Miles occupe un poste de dirigeant dans une franchise d'import/export valant plusieurs millions de dollars. Un jour, il s'est présenté à sa séance très contrarié et stressé. Il m'a raconté qu'un de ses collègues et partenaires de longue date avait vendu ses actions à son insu et l'avait discrédité auprès du conseil d'administration de la compagnie dans le but de favoriser son propre avancement, au détriment de la carrière et de la réputation de Miles. C'était un coup bas, un geste de haute trahison qui a pris Miles par surprise et qui l'a profondément blessé.

Ils travaillaient en étroite collaboration depuis de nombreuses années et étaient même amis en dehors du bureau. C'était un homme plus âgé qui avait conseillé Miles sur de nombreux sujets. En fait, Miles lui faisait confiance. Il avait beaucoup de mal à faire face à cette situation. Il travaillait dans le monde des affaires depuis des décennies. Il était pourtant habitué aux manœuvres de pouvoir impitoyables, aux négociations difficiles... Normalement, il aurait réagi avec sang-froid au scénario. Il aurait trouvé un moyen de s'en sortir ou du moins, de préserver sa réputation et d'avancer la tête haute, mais c'était la première fois que ça attaquait sa vie personnelle.

Il était coincé, et il s'est retrouvé à agir de manière stupide et, selon ses propres termes, « comme un amateur ». Il perdait le contrôle de la situation. Il s'inquiétait pour sa famille, pour son avenir. Au fil des séances, nous avons pu constater que le sentiment de trahison qu'il ressentait et la colère qui le consumait l'empêchaient d'accéder à ses ressources habituelles et à sa capacité de réagir avec assurance. Nous avons découvert que les émotions qu'il portait étaient présentes dans sa vie depuis que sa mère avait quitté sa famille, lorsqu'il était jeune. À l'époque, ce sentiment de colère l'avait aidé à faire face au rejet et à l'abandon, et avait ressurgi au courant de sa vie, lors de ruptures amicales ou amoureuses, par exemple. Cette fois, son collègue avait appuyé le bouton qui actionnait ce sentiment de colère. Celui-ci avait donc ressurgi dans sa vie professionnelle, où son gagne-pain était en jeu.

Ces émotions négatives lui avaient servi pendant qu'il était enfant parce qu'il n'avait pas d'autre choix que de taire le sentiment d'abandon et de le remplacer par un puissant sentiment de colère à ce moment-là. Mais en tant qu'adulte, il avait la capacité de faire face à cet abandon et de savoir que ce n'était pas à cause de lui, tout comme la trahison de son collègue n'était pas à cause de lui. Ces sentiments ne lui étaient plus utiles. Il fallait les laisser partir. Il fallait les déconnecter.

Une fois que Miles fut en mesure de se détacher émotionnellement de la situation, il a pu l'affronter. Il a reconnu que son collègue était en fin de carrière, qu'il essayait peut-être d'affirmer une dernière fois son importance dans l'entreprise. Quand Miles a perçu l'action de son collègue comme un acte motivé par lui-même, et non pas comme un rejet personnel, il put réfléchir clairement à ce qu'il devait faire. Nous avons élaboré un plan d'action logique qui serait bénéfique à Miles, ainsi qu'à l'entreprise, tout en préservant l'image de son collègue. Il a présenté son cas à la direction de manière raisonnable, non-émotionnelle, et le conseil d'administration a pu voir son point de vue. Son collègue a été invité à prendre sa retraite à l'amiable et Miles a été promu grâce à son ingéniosité et sa capacité de transformer une crise professionnelle en une opportunité de développement.

Les décisions qui sont prises de façon quotidienne par des dirigeants ou même par n'importe qui dans un monde professionnel valent parfois des milliers de dollars. C'est impératif que les décisions soient prises avec un esprit calme, en utilisant le meilleur de soi-même et non en se basant sur des émotions stressantes ou des croyances limitantes du passé.

Lorsque quelque chose nous dérange, c'est important de se questionner : « Pourquoi donc est-ce que ça me dérange tant que ça? Ce n'est pourtant pas la 1?? fois que quelque chose comme ça m'arrive. Pourquoi cette fois-ci? Quel est le bouton qui vient de se faire pousser? Comment est-ce que je pourrais potentiellement travailler avec Nathalie pour déconnecter ce bouton-là, pour que plus personne ne puisse le pousser? »

Si quelque chose qui vous vient en tête, et que vous avez envie qu'on prenne un café virtuel ensemble, ça me fera plaisir d'avoir une conversation avec vous. C'est possible de déconnecter les boutons qui nous font sauter, ou qui font en sorte que des fois on a l'impression d'être pris. À bientôt!

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